Rencontres
Le mouvement mutualiste en question
Le mouvement mutualiste est aujourd’hui confronté à une situation sans précédent de nature à remettre en cause ses valeurs fondatrices, et cette évolution s‘accélère à un rythme effréné.
Encadrement, régulation, administration de plus en plus pressante sont son lot quotidien au point où l’on n’hésite plus à parler d’étatisation de la complémentaire santé : multiplication des taxes, fiscalisation, ANI, décret sur le « Fit and proper », contrats « solidaires et responsables », ACS, Solvabilité II, tout cela est révélateur d’une volonté dirigiste qui au final donne la priorité absolue à la constitution de grands groupes et autres concentrations qui confinent au déraisonnable, à l’ubuesque, voire au paradoxal.
Autre paradoxe : alors que le corps politique souligne l’intervention indispensable de nos organismes, il ne manque pas une occasion d’alourdir nos charges, et notamment nos charges fiscales. Est-il cohérent de nous reconnaitre une mission d’intérêt général et en même temps d’exiger que nous alimentions toujours plus les finances publiques ?
Que reste-t-il dans ces conditions du lien de proximité, essence même de la mutualité, de la prise en compte de la réalité des activités des mutuelles, et de la liberté contractuelle ?
Autre paradoxe : alors que le corps politique souligne l’intervention indispensable de nos organismes, il ne manque pas une occasion d’alourdir nos charges, et notamment nos charges fiscales. Est-il cohérent de nous reconnaitre une mission d’intérêt général et en même temps d’exiger que nous alimentions toujours plus les finances publiques ?
Par ailleurs, les récents débats sur le tiers payant démontrent à l’évidence que les pouvoirs publics font bien peu de cas des propositions des acteurs qui seront pourtant sur ce sujet en première ligne…
Sauf à se fondre dans l’assurance, la mutualité est confrontée à l’exigence d’une refondation de son projet, de son fonctionnement, et sûrement de son organisation. Il est urgent de se poser la question de la représentation des mutuelles de proximité qui doivent se faire entendre et reconnaître.
Quel est le rôle des fédérations ? Représentation ? Organisation ? Tutelle professionnelle ?
Autant de questions essentielles à se poser pour que chacun trouve sa place dans une mutualité rénovée, en phase avec son époque, qui offre une vraie perspective d’engagement humaniste et social à la jeunesse afin qu’elle participe au devenir de l’une des plus belles constructions collectives de notre pays.
Pour échanger et débattre sur ces questions, le Comité Opéra a réuni ce 21 mai 2015 au Musée Social à Paris (7ème) de très nombreux participants autour de trois tables rondes animées par Valérie Devillechabrolle (Protection Sociale Informations) et Pascal Beau (Espace Social Européen) :
• Quel rôle pour le mouvement mutualiste aujourd’hui ? La vision des experts
• Les attentes de la société civile et politique envers le mouvement mutualiste
• Les enjeux, les missions, l’organisation du mouvement mutualiste : comment les mutualistes voient-ils leur avenir ?
Pour cela, il a réuni un plateau exceptionnel. Sont intervenus notamment,
Xavier Bertrand, député de l’Aisne, ancien Ministre ;
Jean de Kervasdoué, économiste de la santé, titulaire de la chaire d’économie et de gestion des services de santé du conservatoire national des arts et métiers ;
• Louis Badoz, Président de la Mutuelle Amellis
• Jean-Paul Everaere, Vice-président Mutame Savoie Mont Blanc
• Christian Germain, Directeur général CCMO
• Claire Malzac, Directrice Innovation de DOMPLUS
• Mme Marsico, responsable de Cancer Contribution.fr
• William Martinet, Président de l’UNEF
• Jacques Nozach, Senior consultant Actuaris
• Martial Olivier-Koehret, Président de Soins Coordonnés
• Gérard Sabatié, Président honoraire de la Mutuelle d’Argenson
• Jacques Vales, Président de la Mutuelle du Rempart
Michel HERMANT, Président du Comité Opéra.
Philippe MIXE, Président de la FNIM.